Esprit critique - Revue électronique de sociologie
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Vol.04 No.07 - Juillet 2002
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Numéro thématique - Été 2002
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La recherche en travail social
Sous la direction de Hervé Drouard
Problématique
Table des matières
Présentation des articles et des auteurs


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Problématique
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     Pourquoi un numéro centré sur La recherche en travail social (RTS) dans une revue de sociologie critique? Parce que le "mouvement" français de RTS, même s'il récuse l'enfermement dans un cadre disciplinaire unique, ayant besoin comme toute science de l'action de savoirs multiréférentiels, a cependant beaucoup à voir avec cette discipline.

     L'introduction de la sociologie dans les formations initiales, il y a une vingtaine d'années, a contribué à libérer le travail social d'une tutelle exclusive de la psychologie (après celle de la médecine, à ses débuts) et à prendre conscience de son statut de profession dominée, manquant d'intellectuels organiques, de chercheurs spécifiques, faute de formations doctorales. Les Travailleurs Sociaux désireux de poursuivre un cursus universitaire ont investi en priorité le niveau I de Sociologie. Et on les retrouve, avec d'autres, à travers l'Association AFFUTS (Association Française pour des Formations Universitaires de 3ème cycles en Travail Social) à la pointe du combat pour faire exister en France des formations doctorales en travail social.

     Une première victoire a été obtenue par la création d'une Chaire de Travail Social, ouverte en Septembre 2001, dans le cadre du CNAM (Centre National des Arts et Métiers). Le dossier de demande d'habilitation en cours a besoin d'un rattachement à une discipline canonique: la sociologie. D'autres avancées ont été faites avec une étude de F. LAOT sur les Doctorats en Travail Social en Europe (livre publié en Français et en Anglais), une série de séminaires sur les problèmes épistémologiques de la recherche en travail social en 1999-2000, un vaste projet de "Centre Ressource" qui permettrait le repérage et la consultation en ligne des recherches en TS, au niveau, régional, national et européen.

     A travers ces évènements et instances et grâce aux centaines de productions annuelles, la recherche en TS précise ses contours, ses objets et ses méthodes. Tout le social malade ou en risque de l'être l'intéresse mais sous l'angle où il est "travaillé" par les professionnels de l'intervention sociale, où la recherche s'enracine dans les problèmes d'action et y retourne dans une visée praxéologique.

     Impossible donc de faire le tour, à travers un numéro de revue, de la variété des problèmes, approches, problématiques abordés par les praticiens du travail social devenus chercheurs, le temps d'un diplôme ou en longue durée comme formateurs-chercheurs ou exclusivement chercheurs dans les laboratoires associés aux Centres de Formation qui se développent actuellement. Une simple plongée dans un univers en expansion! Des articles plus généraux présentant les modalités de structuration d'un milieu de recherche nouveau et quelques exemples de recherches effectuées ou en cours. En espérant de nombreuses réactions de nos collègues sociologues ou praticiens-chercheurs d'autres champs de pratiques.

 
 
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Table des matières
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Editorial
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La recherche en travail social
Par Hervé Drouard

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Articles
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Après trente ans de débats, ou en est la recherche en travail social?
Par Hervé Drouard

L'effet de position en travail social: réflexivité et scientificité pour une discipline métissée
Par Yves Couturier et Julie Daviau

Recherche en travail social et imaginaire
Par Georges Bertin

Recherche en travail social et production de savoirs professionnels
Par Eliane Leplay

Le Monde symbolique des travailleurs sociaux
Par Dominique Géraud

Analyse des pratiques en service social: une démarche d'auto-formation collective professionnalisante
Par Sylvie Debris

20 ans de diplôme d'assistants de service social en Franche-Comté: Une approche des trajectoires professionnelles
Par Claire Chantefoin

Les enjeux et limites de l'élaboration du savoir local: le cas de la prise en charge institutionnelle des personnes handicapées mentales vieillissantes
Par Vincent Meyer

De l'insertion à l'exclusion: à chacun son RMI...
Par Laurence Bignon

Le devenir de jeunes adultes déficients intellectuels
Par Michel Corbillon et Arnaud Chatenoud

La jeunesse en difficulté: une citoyenneté tronquée. Le quartier, la politique, l'avenir
Par Emmanuel Jovelin

 
 
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Présentation des articles et des auteurs
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Editorial
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La recherche en travail social
Par Hervé Drouard

Animateur, Docteur en Sociologie, rédacteur en chef de la revue FORUM.
Origine
: France
Courrier électronique
: HDRO101688@aol.com

L'idée d'une recherche spécifique dans le travail social, de diplômes professionnels de niveau II ou de niveau I, d'une formation doctorale en travail social a été portée depuis trente ans par de petites organisations représentant les centres de formation associatifs ou des équipes de "praticiens-chercheurs" (formateurs ou travailleurs sociaux formés à la recherche). Un premier article publié dans "sociologie critique" d'avril 2002 avait marqué les étapes de cette construction où s'affrontaient, se répondaient des universités, des centres de formation privés et des administrations ministérielles et qui avait abouti à la création de 2 diplômes de niveau II: le DSTS et le CAFDES, à la fin de la décennie 70. A partir de là, comment s'est poursuivie la mise en place, la valorisation, la reconnaissance d'une recherche en travail social et d'une formation doctorale?



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Articles
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Après trente ans de débats, ou en est la recherche en travail social?
Par Hervé Drouard

Animateur, Docteur en Sociologie, rédacteur en chef de la revue FORUM.
Origine
: France
Courrier électronique
: HDRO101688@aol.com

L'idée d'une recherche spécifique dans le travail social, de diplômes professionnels de niveau II ou de niveau I, d'une formation doctorale en travail social a été portée depuis trente ans par de petites organisations représentant les centres de formation associatifs ou des équipes de "praticiens-chercheurs" (formateurs ou travailleurs sociaux formés à la recherche). Un premier article publié dans "sociologie critique" d'avril 2002 avait marqué les étapes de cette construction où s'affrontaient, se répondaient des universités, des centres de formation privés et des administrations ministérielles et qui avait abouti à la création de 2 diplômes de niveau II: le DSTS et le CAFDES, à la fin de la décennie 70. A partir de là, comment s'est poursuivie la mise en place, la valorisation, la reconnaissance d'une recherche en travail social et d'une formation doctorale?



L'effet de position en travail social: réflexivité et scientificité pour une discipline métissée
Par Yves Couturier et Julie Daviau

Yves Couturier: M.s.s., Ph.D. sciences humaines appliquées, Département de service social FLSH Université de Sherbrooke.
Origine
: Québec
Courrier électronique
: yves.couturier@courrier.usherb.ca

Julie Daviau: Étudiante à la maîtrise au Département de service social, Faculté des lettres et sciences humaines, Université de Sherbrooke.
Origine
: Québec

De par sa position particulière, le travail social, le groupe professionnel comme ses chercheurs, occupe une position d'interface fort particulière: interface communauté/société, systèmes pratiques/systèmes politiques, contrôle social/émancipation, psychologie/sociologie, etc. De fait, cette position favorisa la constitution du travail social en discipline métissée, formant une sorte d'interdisciplinarité réalisée. Ce caractère métissé et cette position d'interface peuvent-ils être mis à contribution pour le développement de la recherche? Dans quelle mesure les rapports à l'application, à l'incertitude du social, au mouvement de construction du social, peuvent-ils entraver ou encourager la scientificité de la recherche en travail social? Cette position particulière, à plusieurs égards inconfortable, favorise selon nous l'observation et l'analyse de phénomènes de réflexivité dans toute leur amplitude, leur complexité, leur vitesse. Une telle position offre à la profession un patrimoine plus ou moins bien reconnu sur lequel s'appuie la scientificité de la recherche en travail social. Le présent article cherche à explorer les possibles de cet effet de position tant en regard de dimensions épistémologiques que pragmatiques.



Recherche en travail social et imaginaire
Par Georges Bertin

Docteur en Sciences de l'Education, habilité à diriger les recherches universitaires en Sociologie (HDR), enseigne aux universités d'Angers, Le Mans, à l'UCO d'Angers et de Bretagne Sud, ancien secrétaire général de l'union internationale Animation et Développement, ancien directeur de l'Institut de Psychologie et de Sociologie appliquées d'Angers, ancien vice-recteur de l'UCO, actuellement directeur général de l'Institut de formation et de recherches en intervention sociale d'Angers (IFoRIS). Membre du Centre de recherches sur l'imaginaire (GRECO CRI), de l'Association internationale de recherches scientifiques en éducation (AFIRSE), et de l'École doctorale en Sciences de l'éducation de l'université de Pau et des pays de l'Adour.
Origine
: France
Courrier électronique
: georges.bertin@nomade.fr

L'exercice quotidien du Travail social lorsque l'on veut le regarder dans une distance/présence, est le plus souvent marqué par l'implication de ceux qui sont à la fois ses critiques et ses acteurs, et ce à partir des mêmes lieux et temps d'exercice puisqu'un grand nombre de recherches produites sur le Travail Social le sont par ses propres acteurs. Les travailleurs sociaux en recherche active ne sauraient, de plus, faire l'économie des dimensions imaginaires de l'exercice de leur action. Celle-ci, dans ses dimensions implicatives, est, en effet, à la fois en prise sur une actualité incontournable 'Loi sur l'exclusion, Politiques de la Ville pour la France...), et une culture affirmée, quasi clanique, qui lui confère une position spécifique dans le champ. Elle fait à la fois sa force et sa fragilité. Dans cet article nous nous proposons de travailler sur ces bases les catégories de l'intervention sociale que nous mettrons en rapport avec les particularités vécues de ses acteurs lesquelles nous paraissent marquées par un imaginaire activant et leurs capacités projectives et l'institution de pratiques également vécues comme instituantes. Ce faisant, nous interrogerons les postures du Travail social dans ses modifications prévisibles sur le champ social.



Recherche en travail social et production de savoirs professionnels
Par Eliane Leplay

Doctorante en Sciences de l'Education CNAM, Paris, France. Prépare actuellement une thèse au CNAM, sous la direction du Pr Jean Marie Barbier sur les "Savoirs professionnels du Travail social". Assistante sociale pendant 10 ans, puis formatrice durant 8 ans, elle a dirigé de 1976 à 1996 l'ETSUP Ecole supérieure de Travail social à Paris. Présidente du Comité de liaison des centres de formations supérieures en Travail social de 1978 à 1987, co-dirige depuis 1988 une collection de livres pour la formation des travailleurs sociaux, d'abord aux éditions Bayard Paris puis aux éditions ENSP Rennes. Actuellement chargée de mission de l'ETSUP pour les relations internationales.
Origine
: France
Courrier électronique
: eliane.leplay@wanadoo.fr

Sur la base de la recherche que je mène depuis 4 ans en vue d'une thèse de doctorat sur les "Savoirs Professionnels du Travail Social" et en référence principalement à un séminaire Européen qui s'est tenu à Paris en Mars et Décembre 2000, sur "les problèmes épistémologiques de la recherche en travail social", je propose d'apporter une synthèse de différents points de vue sur la question suivante: La recherche en travail social. Comment la définir? quelques questions posées par son double rapport à la pratique et à la "science". Peut-on la définir par ce qu'elle est censée produire? Qu'est ce qu'un savoir professionnel en travail social? Problèmes de définition. Problèmes de construction.



Le Monde symbolique des travailleurs sociaux
Par Dominique Géraud

DEA Sociologie, Doctorant à Paris V - Sorbonne. Enseignant en sociologie à Iforis Angers - France.
Origine
: France
Courrier électronique
: Dominique.geraud@laposte.net

Actuellement, je réalise une thèse sur les travailleurs sociaux, leur système de valeurs, et plus particulièrement à la place qu'occupent l'éthique et la résistance. Au cours de ce travail je suis conduit à aborder l'univers symbolique des travailleurs sociaux qui me semble être porteur des signes du temps. Sur la base de cette recherche je me propose de porter un regard, que certains trouveront acide, d'autres peut-être, amusé, sur les symboles du travail social, d'abord d'un point de vue "profane", puis, à partir des Structures Anthropologiques de l'Imaginaire de G. Durand, sur les symboles qui appartiennent au régime diurne de l'image. Là s'arrêtera l'article; bien sûr il faudra aussi s'intéresser au régime nocturne de l'image, mais c'est une autre histoire...



Analyse des pratiques en service social: une démarche d'auto-formation collective professionnalisante
Par Sylvie Debris

Doctorante en formation de formateurs au CNAM.
Origine
: France
Courrier électronique
: courbisdebris@wanadoo.fr

L'analyse des pratiques professionnelles, positionnement méta cognitif caractérisé par la description d'activités ou exposés de problèmes par les professionnels, interroge le champ de la formation des adultes. Objet de dispositifs spécifiques inférés aux objectifs et aux champs d'activité, ils s'inscrivent dans l'évolution de la conception formative et du rapprochement entre deux sphères travail/formation. Un travail de recherche nous a permis d'observer le fonctionnement d'un dispositif d'analyse de pratiques de 30 ans d'existence, mis en place par 15 assistantes sociales: réunions régulières, thème collectivement choisi, animation tournante, expression non hiérarchique et confrontation confiante. Hors du cadre de la formation continue, les pratiques y sont analysées sans l'intervention d'un formateur. La science action et l'approche constructiviste ont constitué des appuis théoriques pour interroger les notions de formation, savoirs, compétences et identité; l'hypothèse étant que l'activité de ce groupe qualifié d'analyse de pratique générait un processus d'autoformation collective engageant les participantes à se repositionner professionnellement. L'analyse des traces, des discours des acteurs, et de l'observation des réunions ont permis de montrer que ce dispositif sur mesure engage des changements de comportements durables rendus possibles par un processus d'identification positive. La formalisation des pratiques, avec mise en jeu des représentations et savoirs d'action, initie un processus complexe de formation des personnes qui impulse l'évolution des activités et de l'organisation. Ces résultats ouvrent des perspectives dans l'exercice du métier, en formation initiale et continue. Partir de l'expérience, des pratiques pour les formaliser contribue au processus de professionnalisation, gage de l'amélioration des services rendus.



20 ans de diplôme d'assistants de service social en Franche-Comté: Une approche des trajectoires professionnelles
Par Claire Chantefoin

Formatrice, attachée de recherche IRTS de Franche-Comté. Titulaire du DEES (Diplôme d'État d'éducateur spécialisé) et d'un DESS de sociologie appliquée au développement social et culturel.
Origine
: France
Courrier électronique
: creux.g@gni.asso.fr

En juin 2000, le diplôme des Assistants de Service Social fêtait sa vingtième session en Franche-Comté (création du centre de formation en travail social en 1978 à Besançon, premier diplôme en 1981), le moment était donc venu de faire le point et de dresser un bilan des parcours professionnels individuels. Nous proposons ici les résultats d'une étude sur les trajectoires professionnelles des Assistants de Service Social ayant fréquentés l'institut de formation de Franche-Comté depuis sa réouverture en 1978. Une enquête par questionnaire a été réalisée par L'IRTS de Franche-Comté, de Mars à Avril 2000 auprès de tous les diplômés de Franche-Comté. Cette démarche quantitative nous montre l'évolution des profils à l'entrée en formation, les conditions d'exercice de la profession, les évolutions de carrière et, fait le point sur les lieux d'exercice du métier et les différents champs de compétences. Cette étude nous permet de pointer et de décrypter: Des trajectoires particulières et originales; Des réalités professionnelles; Les différentes activités ou missions qui s'offrent aux assistants de service social aujourd'hui; Les secteurs d'activités privilégiés; La mobilité des Assistants de Service Social; Une approche de la continuité entre formation et emploi.



Les enjeux et limites de l'élaboration du savoir local: le cas de la prise en charge institutionnelle des personnes handicapées mentales vieillissantes
Par Vincent Meyer

Sociologue, Maître de Conférences en Sciences de l'Information et de la Communication à l'IUT Nancy-Charlemagne, Université Nancy 2; Chercheur au Centre de Recherche sur les Médias (groupe Praxis) et chercheur associé à l'Équipe de Recherche d'Anthropologie et de Sociologie de l'Expertise, Université de Metz.
Origine
: France
Courrier électronique
: Vincent.Meyer@univ-nancy2.fr

L'article synthétise: les principaux résultats d'une recherche ethnographique menée de septembre 1991 à février 1993 dans deux Maisons d'Accueil Spécialisées (MAS); visant à comprendre les fonctionnements institutionnels et l'articulation des pratiques de et dans ces institutions au quotidien; la mise en oeuvre d'une étude - in situ - des pratiques auprès des personnes handicapées mentales vieillissantes. Ce faisant, on souhaite montrer les enjeux et les limites d'un recours à l'observation participante (à partir d'une implication professionnelle) pour mettre au jour la variété et la complexité des situations professionnelles que rencontrent les personnels dans les interactions entre eux et/ou avec les personnes dont ils ont la charge.



De l'insertion à l'exclusion: à chacun son RMI...
Par Laurence Bignon

DEA en Sociologie, Université de Nantes. Chargée d'études stagiaire à la DISS (Loire Atlantique) sur les politiques d'insertion menées auprès des artistes au RMI.
Origine
: France
Courrier électronique
: bignonla@voila.fr

L'axe central de notre mémoire de maîtrise se voulait ouvert, nous l'avons posé en ces termes: en tant que facteur de cohésion sociale, le RMI remet-il en cause la problématique de la pauvreté, c'est à dire ce qu'elle véhicule comme stigmatisation, reproduction des inégalités sociales et exclusion en général? En quoi le RMI constitue-t-il un progrès social? Qu'est-ce qui pourrait être amélioré dans les pratiques au regard du terrain? Pour ce faire, nous avons choisi le questionnaire afin de cerner les représentations sociales du RMI et l'entretien (suivi de cohorte d'un an) pour questionner les trajectoires sociales, les modes de vie et l'insertion de la population étudiée: les hommes de 25-30 ans résidant dans la région nantaise. Les résultats évoqués ici ne présentent évidemment que les grandes lignes de notre recherche et insistent particulièrement sur les propositions qui en ont découlées.



Le devenir de jeunes adultes déficients intellectuels
Par Michel Corbillon et Arnaud Chatenoud

Michel Corbillon est docteur en sociologie, professeur de Sciences de l'éducation à l'Université de Paris X-Nanterre. Il est responsable du DESS "Education familiale - conception, développement, évaluation des dispositifs d'éducation familiale et d'interventions socio-éducatives". Il anime l'équipe de recherche "Education familiale et interventions sociales en direction des familles" du Centre de recherche Education et Formation (CREF - EA 1589). Il est membre de la Commission exécutive de l'EUSARF (European Scientific Association on Residential and Foster Care for Children and Adolescents) et coordinateur du Comité national de l'AIFREF (Association internationale de formation et de recherche en éducation familiale). Il participe au Comité éditorial de La revue internationale de l'éducation familiale et de l'International Journal for Residential and Family Care.
Origine
: France
Courrier électronique
: Michel.Corbillon@wanadoo.fr

Arnaud Chatenoud prépare une thèse de Sciences de l'éducation intitulée "L'incidence du réseau social des parents, en situation de précarité, sur leurs pratiques éducatives". Il est allocataire de recherche au sein de l'équipe "Education familiale et interventions sociales en direction des familles" du Centre de recherche Education et Formation de Paris X-Nanterre.
Origine
: France

Le texte proposé présentera les résultats d'une recherche portant sur l'insertion sociale et professionnelle de jeunes adultes cinq à dix ans après leur sortie d'un Institut Médico-Professionnel (IMPro). Après une présentation rapide du contexte et de la méthodologie utilisée, nous montrons que, malgré un taux important d'emploi, l'intégration sociale et l'accès à l'autonomie restent problématique pour beaucoup. Par ailleurs résultats quantitatifs et analyse d'entretiens font apparaître que l'exercice professionnel en milieu ordinaire ou en milieu protégé renvoie à des modes de socialisations différents et contribue à la production, par les jeunes adultes, de leur identité sociale. La question du rapport au handicap s'avère ici déterminante.



La jeunesse en difficulté: une citoyenneté tronquée. Le quartier, la politique, l'avenir
Par Emmanuel Jovelin

Sociologue, enseignant chercheur, Institut social Lille-Vauban / Institut Supérieur de formation permanente, Université catholique de Lille. Responsable Groupe d'Etudes et de Recherches en Travail Social, Institut Social Lille-Vauban, Université Catholique de Lille. Membre associé à PROFEOR, U.F.R. Sciences de l'Education, Université de Lille 3.
Origine
: France
Courrier électronique
: emmanuel.jovelin@fupl.asso.fr

La manière dont la jeunesse est pensée découle de l'évolution historique de ce concept et de la réalité sociale dans laquelle il a évolué. Si dans les sociétés traditionnelles, et depuis la fin du moyen-âge, la jeunesse existait sous forme de groupes institutionnels de jeunes, cette jeunesse qui a commencé à être reconnue pendant le siècle des lumières et qui sera considérée comme une simple force de travail au XIXème siècle, est aujourd'hui au centre de la vie politique française. Ainsi, pendant cette période électorale, cette catégorie insaisissable de la population, est courtisée de toute part malgré le regard quelquefois critique que la société pose sur ce groupe. Dans cet article, nous aborderons essentiellement la problématique de la "jeunesse de la galère", pour utiliser l'expression de F. Dubet.; Cette jeunesse qui vit dans les bâtis dégradés et qui connaît aujourd'hui un chômage sans précédent. Ma problématique tournera autour de plusieurs axes principaux pour tenter de saisir avec leurs mots la vie dans les cités, à partir d'une soixantaine d'entretiens réalisés dans le cadre d'une recherche pour une association et une mairie de la Région Nord-pas-de Calais. Il s'agit de comprendre essentiellement: comment analysent-ils leur situation? quel sens donnent-ils aujourd'hui au "politique"? Que représente t-elle pour eux cette fameuse "citoyenneté" et comment la vivent-ils? Quel est leur rapport au quartier? Comment analysent-ils l'action des travailleurs sociaux et qu'en attendent-ils? Comment se représentent-ils l'avenir.



 
 
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